Rénovation de maisons individuelles

Bonjour, bienvenue sur le plateau de Bâti Journal tv. Nous sommes au mondial du bâtiment et nous allons parler cet après midi avec mes invités de rénovation de maisons individuelles.

Quinze millions de maisons individuelles en France

Il y a 15 millions de maisons en France, c'est la moitié du parc et, évidemment, parmi ces 15 millions de maisons individuelles, il y en a beaucoup à rénover et à rénover évidemment de manière efficiente au plan de l'énergie et des consommations.
À ma gauche monsieur Giovanni Lecat, bonjour ! Vous êtes délégué de Thermorénov, membre correspondant de LCA FFB. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur ces deux organismes ?

-Alors Thermorenov est une association qui regroupe des constructeurs rénovateurs et des entreprises contractantes générales qui interviennent en rénovation des maisons individuelles. Donc toutes ces entreprises ont pour point commun de pratiquer l'équivalent du contrat de construction en maison individuelle, d'appliquer à la rénovation, qu'on appelle un contrat de rénovation.

Donc vraiment un spécialiste de la maison individuelle. À côté de vous Philippe Méon. Bonjour, vous êtes président de Énergies & Avenir. Énergies & Avenir qu'est ce que c'est ?

-Énergies & Avenir c'est une association qui a été créée en 1991 et qui représente l'ensemble des professionnels du chauffage à eau chaude et de l'eau chaude sanitaire. Donc ça va des énergéticiens aux professionnels du bâtiment, de l'exploitation, de la maintenance, de l'entretien. Ça comprend également les fabricants et les distributeurs. Globalement c'est un secteur qui pèse 90 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 300 000 emplois et des emplois non délocalisables.

Donc vous représentez absolument toute la chaîne , tout le spectre. En face de vous, monsieur Jocelyn Gac, bonjour ! Vous êtes coordinateur d'action intermétier, transition énergétique des Compagnons du devoir et du tour de France. Alors normalement on ne les présente plus mais vous allez nous les présenter.

-Tout à fait ! Parce qu'on oublie souvent que les Compagnons du devoir forment dans trente métiers différents, sur six filières : de l'industrie aux matériaux souples. Plus particulièrement, pour Bâtimat on forme dans les filières du second oeuvre et du gros oeuvre. Trois publics, donc des apprentis de tous les métiers donc on forme un petit peu moins de 5000 apprentis par an à l'heure actuelle. On forme aussi donc les jeunes qui apprennent leur métier en voyageant, qu'on appelle les compagnons, les itinérants. Et on forme aussi les salariés d'entreprises et on le sait moins que nous sommes aussi à l'écoute et à la disposition des entreprises pour former leurs salariés, les accompagner dans leur montée en compétences.

Et on en parlera à propos de la transition énergétique et évidemment de la rénovation des maisons individuelles. À côté de vous, Jean Pascal Chirat, bonjour. Vous vous êtes vice président de la Fédération nationale des appareils de chauffage et je vais pareil même question, quelle est cette Fédération nationale des appareils de chauffage ?

-Alors, la Fédération représente en fait l'ensemble, la totalité des grossistes en équipements de chauffage et de sanitaire en France. C'est une profession qui représente à peu près 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 2000 points de vente, 20000 collaborateurs et qui se situe en interface entre les fabricants et les entreprises du bâtiment spécialisées dans le domaine du chauffage et des sanitaires.

Donc vous vous intéressez beaucoup aux chaudières entre autres ?

-Alors notamment et particulièrement, puisque à peu près 50% de ces fameux 7 milliards dont je vous ai parlé représentent des activités attachées à la thermique et au génie climatique.

Alors, on va attaquer tout de suite notre petit débat et je vais vous demander de nous planter un petit peu le décor de la rénovation de la maison individuelle.

Une rénovation globale du logement

Et si j'ai bien compris, on ne rénove pas sa maison individuelle pour faire des économies d'énergie.

-Alors, en partie. En fait, ce que l'on s'aperçoit c'est que depuis une dizaine d'années aujourd'hui, puisque l'association Thermorénov a été créée à l'origine par des constructeurs de maisons individuelles issues du principal syndicat de constructeurs LCA qui souhaitaient s'intéresser au marché de la rénovation des maisons mais avec une approche sur la dimension énergétique. Et ce qu'on s'est aperçu assez rapidement, c'est que si on limite notre approche, notre argumentaire à la dimension énergétique ça ne suffit pas à convaincre les particuliers de rénover de manière globale leur logement.

Qu'est-ce qu'il faut pour les convaincre ? C'est un apport de confort, c'est du bien-être, c'est du beau, de l'esthétique, de l'architecture ?

-C'est un peu tout ça en fait, c'est simplement répondre à leurs besoins et à leurs attentes et les particuliers ne viennent pas nous voir pour rénover énergétiquement leur logement. Ils viennent nous voir pour améliorer leur confort, améliorer leur bien-être, leur logement tout simplement pour eux et pour les occupants. Et donc forcément ça passe par l'embellissement, par le confort, d'où la notion de confort énergie de confort thermique derrière laquelle on retrouve la dimension énergétique justement.

Mais si je fais les rénovations globales, on va dire moi j'ai besoin de changer ma chaudière, alors je pense que je vais faire des économies d'énergie, mais vous vous voyez plus des gens venir voir sur du global que sur finalement un poste particulier de la maison ?

-L'intérêt des particuliers à venir voir un contractant général ou un constructeur rénovateur, c'est que l'entreprise se charge de tout. C'est du clé en main. Donc c'est à dire que si on est sur du mono lot, une action ponctuelle de remplacement d'une chaudière ou d'un remplacement des fenêtres, bien souvent les artisans seront mieux positionnés pour réaliser ce type de travaux. En revanche, dès qu'on est sur des travaux multi lots, donc qui font intervenir plusieurs corps d'état, qui vont nécessiter une coordination, un pilotage des travaux et un accompagnement en amont. Là pour le coup ça devient intéressant d'avoir une seule entreprise qui se charge de tout.

Pour une rénovation énergétique

Qui se charge de tout et qui va faire la proposition de l'efficacité énergétique. Alors, je vais vous donner la parole monsieur Méon parce que vous à Énergies & Avenir, vous avez fait l'étude. Parce que là on vient de parler de rénovation globale, tout ça, ça a un coût, et vous avez fait une étude qui montre que finalement le retour sur investissement est intéressant et assez rapide.

-Oui, on a remis à jour une étude qui avait été faite en 2010 et donc c'est le CETIAT qui nous a fait l'étude. On est parti d'une maison des années 70, cents mètres carrés, non isolée. Et on s'aperçoit qu'avec des travaux, notamment l'isolation des combles et le changement du générateur, on peut atteindre 62 % d'économie d'énergie. Et c'est vrai qu'avec toutes les lois qui se sont succédées, notamment en 2015 à la loi de transition énergétique pour la croissance verte, qui quand même donne un objectif en 2030 de -40% de gaz à effet de serre, il est important de rénover pour consommer moins. Et on voit qu'il y a un retour sur investissement, on s'aperçoit que la maison, par exemple qui été chauffée au gaz, avec l'isolation des combles, changement par une chaudière à condensation, pour des travaux aux alentours de 6000 euros et un retour sur investissement en moins de quatre ans.

Six mille euros, j'allais dire, c'est pas cher.

-Non, mais c'est le prix qui a été constaté, c'est le C4 qui a fait l'étude. Et on s'aperçoit qu'il y a des aides, notamment le prêt Éco PTZ, qui permet justement de financer ses travaux.

De financer ses travaux. Donc globalement, si j'ai une maison qui est une passoire thermique, parce que ce que vous nous avez décrit c'est une passoire thermique, je peux faire 60 % de gain en faisant les combles et le changement de générateurs ? Mais sur une maison, on va dire un peu plus  tardive années 80 et 90, où on a déjà un petit peu travaillé l'isolation, on a déjà un petit peu travaillé l'enveloppe, il y a peut-être des fenêtres à double vitrage de première génération, est-ce qu'on a les mêmes gains ? Est-ce que votre étude montre aussi les gains ?

-Non, l'étude nous, s'est concentrée uniquement sur ce que vous disiez : les passoires thermiques mais qui sont nombreuses, il y en a plusieurs millions en France. Et c'est vrai que c'est là où on peut obtenir le plus grand gain au niveau économie d'énergie et même au niveau du pays. Donc, on s'est concentré là, mais il est exact que quelqu'un qui aurait un générateur des années 90, aujourd'hui avec le nouveau générateur, que ce soit notamment les chaudières à condensation ou des chaudières hybrides qui sont de petite pompe à chaleur avec une chaudière soit gaz, soit fioul, on peut obtenir aussi pas loin de 30 % d'économie d'énergie.

Juste en changeant le générateur qui a une vingtaine d'années ?

-Juste en changeant le générateur qui a une vingtaine d'années, voilà.

C'est ce que l'on va voir aussi avec vous, donc il faut changer absolument le générateur ?

-Vous me posez la question, je vais vous répondre oui bien sûr, alors avec quand même une nuance. Ce que je peux vous dire en terme de chiffres, c'est : vous avez dit tout à l'heure il y a 15 millions de maisons individuelles, si on se place d'un point de vue du nombres de chaudières en France, le parc français c'est 13 millions de chaudières. 13 millions de chaudières qui sont existantes, mais ils ne s'en remplacent chaque année que cinq cent mille. Cinq cent mille, c'est le chiffre maximum depuis des années d'ailleurs de remplacement.

Ça veut dire ça représente 3/4%, c'est ça ?

-3/4%, ça veut dire une tout les 20/25 ans. Donc le parc est vieux, le parc est ancien, il fonctionne pour autant, mais il a un certain taux d'obsolescence et il est évident qu'en remplaçant des équipements qui sont peut-être pas complètement fichus, par des équipements modernes à haute performance énergétique, oui assurément il y a un gain ! Une gain, monsieur Méon l'a dit, de peut-être 30% qui est à coup sûr. Or, aujourd'hui, on voit bien que les consommateurs attendent toujours le dernier moment, c'est-à-dire la panne fatale, pour remplacer les équipements alors qu'il y a un intérêt à le faire, il y a des opportunités à le faire également, il y a tout un tas d'aide etc... Et que il suffirait peut-être que tout ou au moins une partie des consommateurs reçoivent des messages, que leur relation avec les professionnels se développe dans une relation de confiance et puis à partir de ce moment-là, progressivement, on arriverait à changer un petit peu le cours des choses. C'est un souhait, en tout cas, que nous formulons au niveau de notre Fédération. Oui c'est ça. Ne pas hésiter, je ne vais pas dire c'est comme une voiture mais presque, c'est ça ?

C'est quoi le bon changement si on ne change pas l'enveloppe du bâtiment ? Le générateur il faut le changer à quel moment ? 7/8/10 ans ?

La moyenne de vie d'un générateur à actuel ça va se situer entre 12 et 15 ans, mais on voit bien que nous n'avons pas les mêmes rythmes de vie entre un générateur, un équipement qui fonctionne, et le bâti. Donc c'est la raison pour laquelle parfois, il est nécessaire d'abord de remplacer l'équipement parce que manifestement il est ancien. Ce qui n'empêche pas de s'attacher à une rénovation du bâti, comme monsieur Lecat disait, on peut en même temps cumuler ou coupler des travaux de chaudières et de l'isolation de combles. C'est là où on a le meilleur taux finalement, de retour sur investissement.

Diagnostic du bâti

Je reviens vers vous à propos de la rénovation, qu'est ce qu'il faut faire, comment vous faites un diagnostic et qu'est ce que vous proposez ? Est-ce que vous proposez d'abord de travailler l'enveloppe, est-ce qu'ensuite vous vous attaquez au générateur ou est-ce que vous vous dites bon autant tout refaire à neuf ? Comment ça se passe la relation client et comment vous convainquez vos clients qu'il faut peut-être aller beaucoup plus fort ? Puisque pour eux c'est un coût.

-Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Il y a d'une part, il ya l'existant, qu'est ce qu'on va trouver, ça date de quelle époque ? Qu'est-ce qui a été fait par le propriétaire, par le propriétaire précédent ? Également le budget du client, parce que l'idéal serait de traiter le bâti, de traiter tout les équipements mais, bien souvent le budget ne permet pas de tout traiter dans le même temps... Donc on va analyser en fait l'état de l'existant, aussi bien au plan structurel que sur le plan thermique. Et on va forcément plutôt dans un premier temps, préconiser d'avoir une enveloppe de qualité donc d'avoir un bâti qui soit performant de façon à dimensionner le plus efficacement possible les équipements qui vont intervenir par la suite. Mais l'idéal c'est effectivement un bâti de qualité et des équipements qui sont conditionnés, qui sont dimensionner correctement.

Parce que j'allais poser la question à tous les deux, l'équipement c'est au dimensionnement et sur l'installation et on en parlera après, qui sont aussi le plus important ? C'est à dire, une fois que j'ai une enveloppe parfaitement isolée, il faut que mon équipement soit efficace et comment je choisis ?

-Là il faut, c'est vrai que ça demande aux professionnels de faire un diagnostic et de voir quel est le meilleur équipement, la puissance qu'il faut en fonction de votre logement, en fonction de la surface, en fonction du lieu où vous habitez si c'est des régions très froides ou des régions moins froides. Peut-être préciser que comme dans n'importe quel domaine de biens d'équipement il y a un niveau, il y a une technique et puis des choix. Il faut a minima que l'équipement soit à haute performance énergétique, ensuite on peut l'assortir d'équipements de régulation complémentaires, etc... Mais, a minima qu'il y ait un générateur qui lui, bénéficie d'un rendement de haut niveau.

La réussite d'un projet de rénovation énergétique

Rendement de haut niveau et donc l'installation de haut niveau. Qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'il faut pour réussir un projet de rénovation énergétique d'un bâtiment et d'une maison individuelle en particulier ?

-Je dirais qu'une fois que tout ces constats ont été faits il faut des professionnels aguerris, des professionnels formés. Vous le disiez à l'instant, c'est aussi aux professionnels d'être en mesure de faire le diagnostic pour mettre le bon objet, qu'il soit dans l' enveloppe, ou qui soit un système de chauffage voire de refroidissement même, au bon endroit et pour ça les entreprises ont besoin d'être formées.
Je pense qu'avec le tour de table qui vient d'être fait on se rend compte que les enjeux évoluent, les pratiques évoluent, donc il est nécessaire que les entreprises soient accompagnées dans une montée en compétences pointues pour qu'ils comprennent ces enjeux et savent l'appliquer dans leur profession.

Est-ce que dans les pratiques des professionnels, on parlera des jeunes plus tard, mais qui viennent vous voir, est-ce que vous les sentez, est-ce qu'ils sont conscients des enjeux et de la nécessité de peut-être de travailler un peu mieux ensemble ? On en a beaucoup parlé au moment de la RT 2012, qu'il fallait tous travailler ensemble, est-ce qu'on y est arrivé et est-ce qu'on arrive à aujourd'hui, gérer les différentes interfaces entre l'enveloppe et les équipements techniques ?

-Je dirais de mieux en mieux. Je ne dirais pas qu'on est quand même encore complètement abouti sur le sujet pour deux raisons : parce que c'est très difficile de former l'ensemble des salariés du bâtiment qui sont aujourd'hui en activité. Nous on croit en la jeunesse, en formant la jeunesse par porosité on va réussir à faire remonter des bonnes pratiques dans les entreprises. On sait aussi que ça ne suffira pas, il faut instaurer une culture de la montée en compétences dans les entreprises. Est-ce que c'est l'entreprise que doit venir au centre de formation ou est-ce que c'est le centre de formation qui doit aller vers l'entreprise ? Je pense que la deuxième solution est une des pistes aussi qui est à l'étude pour pouvoir accompagner les professionnels dans leurs problématiques quotidiennes directement sur le chantier. L'étanchéité à l'air notamment, on parle souvent sur l'enveloppe de l'étanchéité à l'air, elle n'est jamais mieux traitée qu'en situation pour expliquer à un professionnel à la fois quelle est la bonne façon de faire mais aussi quelles conséquences à la malfaçon sur la globalité du chantier.

Donc la formation se fait aussi sur le chantier. C'est ce que vous constatez vous aussi dans les projets vous faites ? Au niveau de la montée, est-ce qu'il y a eu une montée en compétences des entreprises sur le point de la rénovation énergétique et de la gestion de ces interfaces, on parle de problématiques par exemple de passage d'air ?

-C'est tout le rôle justement de pouvoir porter un contrat global et d'être un interlocuteur unique, ça veut dire qu'on va coordonner et piloter les différents intervenants. Donc que ce soit par le biais d'un maître d'oeuvre, d'un architecte, d'un conducteur de travaux, quoi qu'il arrive, les travaux sont coordonnés par l'entreprise à qui le particulier a confié ses travaux. Donc là c'est l'entreprise qui engage sa responsabilité sur la réalisation des travaux et donc cette coordination est forcément très importante.

Est-ce qu'on fait du test d'étanchéité à l'air sur les bâtiments, enfin sur les maisons que vous rénovez ? On le fait un peu au hasard ou systématiquement ? Il y a des gens qui le demandent ?

-Alors, ça, l'étanchéité à l'air est obligatoire dans le cadre du neuf et en rénovation dans le cadre du label. Si on a un label BBC rénovation, là effectivement le test doit être réalisé. En revanche, les particuliers qui viennent nous voir pour rénover leur logement, s'il n'y a pas de demande de label et donc d'aides régionales afférentes à l'obtention d'un label BBC, très clairement ils ne vont pas dépenser d'argent pour faire un test d'étanchéité. Oui, juste en complément, nous on utilise en formation la porte soufflante comme outil de contrôle d'étanchéité à l'air, comme outil pédagogique et pas forcément uniquement dans le sens où on a l'obtention d'un label derrière. C'est pour expliquer quelle est la bonne pratique et là où les points de détail sont les plus importants pour être traités. Et l'étude montre aussi que en travaillant sur le bâti, donc entre l'isolation soit des planchers, soit des murs intérieurs, extérieurs, les combles, changement de générateur, on peut obtenir une maison BBC.

Donc, la maison des années 70 qui était une passoire thermique, si je fais un global...?

-Voilà, sur une maison qu'on a estimé donc 100 m² et le coût moyen est entre 25000 et 30000 euros, on peut avoir une maison BBC." "D'accord, en isolant, en changeant les fenêtres, en isolant les combles et en changeant le générateur ?

Voilà, en isolant les sols, en travaillant sur l'isolation du bâti et en changeant les fenêtres et le générateur. Et quand vous dites vingt-cinq ou trente mille euros, est-ce que c'est ce que je vais payer au final après le crédit d'impôt ou c'est vraiment la facture globale et ensuite je peux bénéficier des aides diverses ?

-C'est la facture globale. Et notamment il y a le prêt, donc l'éco PTZ, qui peut aller dans ce cas là jusqu'à 30000 euros et qui dans la majorité des cas qu'on a étudié suffit pour financer ses travaux.

Sur les installateurs, j'imagine que vous travaillez tous les deux en rapport avec eux, est-ce qu'il y a des actions particulières de formation pour les aider à mieux... comment dire... bien régler les appareils apporter de la maintenance ? Parce que j'imagine aussi qu'au niveau de la maintenance, on va pouvoir réaliser des économies d'énergie, parce que si on a un appareil qui finalement, au bout de cinq ans, on ne l'a pas entretenu, il ne va pas fonctionner correctement.

-Oui, nous travaillons en étroite relation avec les organisations professionnelles, en l'occurrence les métiers du bâtiment, la CAPEB, la FFB. D'ailleurs, ils sont partenaires dans nos organisations, nous travaillons ensemble à la fois à accompagner les montées en compétences au travers des solutions qui existent en terme de formation de type Fibat, en cas de qualification de type RGE. Nous sommes promoteurs de ces solutions parce que ça apporte une garantie de professionnalisme, en fait, sur le marché. Vous parliez de maintenance, je vous donne un chiffre qui n'est pas neutre du tout... Je vous ai dit tout à l'heure il y a 13 millions de chaudières, eh bien y en a à peine deux tiers qui sont entretenues régulièrement, alors que depuis 2009 il y a une loi en France qui impose à ce qu'un générateur soit entretenu. Pourtant, ils ne le sont pas tous, ils le sont aux deux tiers, donc il y a un tiers qui sont mal entretenus et qui forcément peuvent générer du mauvais rendement ou des pannes. Donc on se rend bien compte qu'effectivement il y a un besoin de communiquer et de sensibiliser, non seulement les pros et également les particuliers aux nécessités de la qualité.

La prise de conscience est du côté des professionnels mais elle est aussi du côté de l'utilisateur. Il faut les responsabiliser un petit peu. Vous êtes d'accord avec ça tous ?

-Oui, d'ailleurs à Énergie & Avenir on a fait un guide de la maintenance l'année dernière. On s'est aperçu également qu'une chaudière bien entretenue c'est 10 % de consommation de moins." "Avant même de la changer finalement hein ?" "Oui, donc déjà je veux dire ça paye l'entretien rien que de faire entretenir sa chaudière, le coût de l'entretien on le retrouve au niveau on peut le retrouver au niveau confort et on le retrouve aussi au niveau économie d'énergie.

Et ce qu'on peut retrouver au niveau commercial aussi c'est la relation entre l'artisan et son client, de l'accompagner à utiliser son matériel comme il faut pour éviter ce qu'on appelle l'effet rebond notamment, c'est à dire un constat de non diminution des consommations énergétiques parce que le matériel et soit mal utilisé, soit on arrive sur les phénomènes de surchauffe. Et la relation entre l'entreprise bien formée et le client permet justement au client d'avoir une bonne compréhension de sa rénovation.

-De sa rénovation et de l'ensemble en fait, de ce que lui va pouvoir avoir comme gain énergétique en changeant sa chaudière ou tout simplement en l'entretenant correctement.

En conclusion

Alors on arrive un petit peu au terme de notre échange, je vais vous demander une conclusion un petit peu à chacun sur ces thématiques de rénovation de la maison individuelle et de comment bien réussir son projet. Donc si vous avez un conseil à donner, que ce soit aux particuliers ou alors aux professionnels, profitez-en c'est le moment ! Quel est le conseil que vous donneriez tous pour réussir une rénovation énergétique de sa maison individuelle ? On commence par vous !

-Alors ça serait simplement de profiter de toutes les occasions d'intervention sur la maison pour embarquer des travaux énergétiques. Je dirais qu'on pourrait, au moment d'une mutation, d'une transaction immobilière, au moment d'un événement familial lorsqu'on a une naissance qu'on a besoin de plus d'espace, qu'on souhaite tout simplement améliorer son confort, avoir une maison qui soit mieux adaptée aux espaces qu'on peut attendre aujourd'hui en terme de luminosité, des espaces qui sont plutôt ouverts et pas fermés comme les maisons anciennes. Donc toutes ces interventions sont des occasions de faire des travaux d'embellissement mais également d'embarquer des travaux énergétiques, mais aussi pourquoi pas de préparer l'avenir et de penser à bien vieillir chez soi pour ses vieux jours par exemple.

-Oui, moi je pense que c'est vrai, que souvent en France on attend que l'appareil soit cassé pour le changer. On voit par exemple que les allemands n'ont pas du tout cette façon de faire et qu'ils changent leur matériel beaucoup plus souvent. Et moi je pense que le particulier contrairement à une voiture où on se fait plaisir, ou une belle cuisine en particulier, peut-être que changer son générateur ou faire des économies d'énergie ça ne lui vient pas à l'esprit. Mais quand on voit le retour sur investissement, je crois que c'est un bon investissement, d'abord pour la planète et aussi pour les finances...

Voilà, pour les finances du ménage, parce qu'avec les économies qu'on va faire on va peut-être pouvoir s'acheter une voiture un peu plus performante ou une voiture électrique ! Votre conclusion ?

-En guise de conclusion je vais prendre un exemple, j'échangeais avec un compagnon charpentier il n'y a pas très longtemps, qui me disait que son client était monté sur l'échafaudage et lui montrait sur sa tablette un extrait du DTU en expliquant aux charpentiers que ce qu'il est en train de faire n'était pas bon. Par chance ce compagnon charpentier connaissait très bien le DTU et lui a expliqué que dans le cas qu'il est en train de mettre en oeuvre, ce que lui montrait son client ne s'appliquait pas.
Ce que je veux dire par là c'est que les clients, de plus en plus, s'informent. Peut-être parfois à raison, peut-être parfois avec certaines mal...

De l'information peut-être un peu mal comprise, parce que trop technique ?

-Tout à fait. Mais que, l'artisan aujourd'hui s'il veut conserver ses chantiers, s'il veut conserver un petit peu son activité, doit continuer à monter en compétences sur ces nouvelles technologies, sur ces nouvelles techniques, les réglementations et puis vous le disiez, les crédits d'impôt, etc... C'est aussi l'artisan qui devient l'interface entre le monde administratif et le client. Donc pour ça, j'encourage vraiment les entreprises à continuer à se former pour continuer à développer leur chiffre d'affaires et leurs compétences.Et se former sur ce secteur qui pour eux est un marché, j'allais dire colossal. Et puis c'est un marché qui ne risque pas de diminuer parce que comme le disait monsieur, elles existent ces maisons, et il faudra bien en faire quelque chose, tout à fait.

Monsieur votre conclusion alors ?

-Comme on a un créneau de parole, c'est l'occasion de passer un message amical aux instances publiques puisque vous le savez nous sommes en discussion du projet de loi de finances 2018. Ce qui est important notamment en matière d'aides, d'aides fiscales, c'est la stabilité, c'est bien sûr de maintenir ce qui existe, qui marche, de ne pas stigmatiser telle et telle solution ou telle ou telle énergie, ce qui peut être parfois tentant. Mais au contraire, de donner au monde professionnel et au monde des consommateurs l'impression d'une bonne maîtrise du sujet. Ce qui est important c'est somme toute, à la fois la qualité bien sûr des équipements et la qualité de la mise en oeuvre, nous l'avons dit, parce que c'est ça qui va garantir au final la qualité du service rendu.
Je veux juste rajouter : toutes nos études sont téléchargeables gratuitement sur notre site Énergies & Avenir.

D'accord, donc on pourra aller les voir. Donc si j'ai bien compris, une rénovation bien faite et globale et qui apporte du confort, des appareils de chauffage efficaces, des entreprises qui travaillent correctement et une stabilité au niveau des aides dans la politique publique... Eh bien écoutez, merci beaucoup d'être venus participer à ce petit échange sur bâti journal tv. C'est donc une vidéo à retrouver sur notre site Bâtijournaltv et sur le site de notre partenaire qui est France Bois Forêt. Merci, au revoir, à bientôt !

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